La retraite par points : Pourquoi ne pas dire la vérité ?
|
||
Déjà, aujourd’hui les retraites complémentaires des salariés du secteur privé utilisent cette méthode qui permet de financer 80 Milliards € de retraites...
Pourquoi les partenaires sociaux seront-ils moins bons gestionnaires dans le système futur qu’ils ne le sont aujourd’hui ?
|
Dans un régime en répartition la masse des recettes mobilisables garantit le montant des retraites. Financée principalement par les cotisations des actifs mais aussi par la CSG et par l’impôt, cette masse financière, pour continuer à croître, a besoin d’une économie dynamique. La diminution du chômage et en corollaire l’augmentation du nombre des cotisants en est le principal indicateur. La modalité technique de la répartition des ressources financières n’a pas d’impact sur le total à répartir. Le système par point n’est qu’une des modalités possibles, qui permet à chacun de connaître l’état des droits acquis. Le procès qui est fait à cette méthode n’est pas compréhensible. Déjà, aujourd’hui les retraites complémentaires des salariés du secteur privé utilisent cette méthode qui permet de financer 80 Milliards € de retraites soit 40% du montant total des retraites perçues par un groupe qui représente 80% des retraités. Géré par l’AGIRC et l’ARRCO, organismes gouvernés par les partenaires sociaux, ce système par points fonctionne depuis plus de 50 ans et n’est pas remis en cause par ses financeurs et bénéficiaires. Dans une tribune au « Monde » François Charpentier rappelle que c’est Andréjean, secrétaire confédéral de la CGT qui en a été le promoteur. Comment, dans ce contexte, comprendre la mise en accusation de la retraite par points ? La crainte d’une répartition plus équitable des ressources allouées à un groupe de retraités en augmentation régulière ? L’objectif est-il contestable ? L’évolution de la valeur du point ? Mais comme aujourd’hui, celle-ci sera négociée dans le cadre de la gouvernance du futur système qui devrait associer partenaires sociaux et représentation parlementaire, alors pourquoi seront-ils moins bons gestionnaires dans le système futur qu’ils ne le sont aujourd’hui. Les modalités de la gestion de la période transitoire permettant un basculement progressif étalé dans le temps doit faire accepter une réforme que beaucoup juge indispensable. Il restera à l’Etat, dans sa fonction d’employeurs, de profiter de cette période, pour remettre à niveau sa politique salariale vis à vis des personnels engagés dans les métiers ne profitant que peu ou pas de la distribution de primes, afin qu’ils ne soient pas les sacrifiés de la réforme.
Yves Humez
|