J’ai bien aimé ce livre,

Il fait écho au récent mouvement des agriculteurs luttant pour leur revenu, leur survie et montre que les difficultés que rencontre le monde rural ont toujours été présentes au fil du temps, difficultés liées aux conditions climatiques, aux modes d’exploitation, aux revenus…..

« En faisant remonter la voix des habitants des campagnes depuis tous les départements à travers une manne documentaire sans précédent – écrits et souvenirs personnels, correspondances, comptes et actes notariés, observations ethnographiques ou médicales, articles de presse et informations judiciaires, sources littéraires ou artistiques –, Jean-Marc Moriceau met en scène la vie de nos ancêtres villageois. Dans la chaîne de transmission des témoins qui défilent, on passe de la mémoire morte à l’histoire vivante. Selon les régions et les couches sociales, la diversité est extrême. Dans cette Mémoire des gens de la terre (1789-1914) – à la fois synthèse, référence et anthologie de l’histoire rurale où les récits se répondent ou s’entrechoquent –, on saisit comment le long XIXe siècle a marqué notre culture et imprégné notre mémoire. 

L'individualisme est-il responsable des difficultés que traverse la société ?

Ce roman de Roland Dorgelès, « Le Réveil des morts », se situe dans l'immédiat après-guerre 14-18 dans cette contrée du Chemin des Dames que les habitants ont appelé« le pays aplati » tant les dévastations étaient grandes. Le romancier a séjourné près de Laffaux en 1921. Il a ainsi pu s’imprégner fortement de la volonté farouche des réfugiés à revenir au pays et à reconstruire  - avec l’aide des prisonniers de guerre allemands, des chinois, des kabyles… quitte à s’enterrer provisoirement  dans des caves et attendant de toucher les dommages de guerre. Il a vu également la corruption parmi sinistrés eux-mêmes, les soi-disant architectes, les trafiquants de dommages de guerre, les charretiers qui faisaient commerce des corps que l’on déterrait et enterrait plus loin. Ce livre, récemment réédité, a été illustré par les aquarelles de Véronique Abadie.

« L’histoire ne se répète pas, elle bégaye » dit le dicton populaire.

En témoignent les épisodes du génocide arménien.
L’auteur, Corinne Zarzavardjian, nous livre ici l’épisode 1893-1896 dans un roman historique où se côtoient les aspirations pour la scène  théâtrale de Rose, l’héroïne, et la divine Sarah Bernhardt, et les exactions des Kurdes et des Turcs contre les Arméniens.

J'ai eu du mal à rentrer dans ce livre mais ensuite l'aventure de ces 2 hommes un peu perdus et cette mère de famille toujours amoureuse. Heureusement, la suite m'a happé tant cette histoire vous prend aux tripes. Il y est question d'amour, de passion, de famille, mais aussi de rancoeurs, de vengeance, d'abandon.
Ce roman intense explore magnifiquement la formidable capacité que chacun porte en soi de retrouver et de célébrer l’amour. Même quand on le croit perdu à tout jamais.
Jean-Luc

de Jean d'ORMESSON

Par le biais de Philippe, personnage pour le moins cynique, Jean d’Ormesson nous dresse une véritable psychanalyse des états amoureux par lesquels passe son personnage, du bonheur à la souffrance d’aimer.
Dans la multitude des situations vécues par Philippe, chacun s’y retrouvera peu ou prou.

Récit autobiographique d’une trentaine de pages.
L’auteur, alors adolescent, est envoyé par son père pour se former à l’Ecole des Cadets, un internat militaire à la discipline très brutale.
Récit émouvant d’un impossible premier amour dans l’Algérie postcolonial pour une femme qu’il a seulement aperçu.
L’écriture de Yasmina Khadra est toujours époustouflante de simplicité, de richesse.

A la mort de la Mamie -très discrète et très modeste - de Camille, cette jeune femme hérite d’une photo, d’une bague cabossée et d’un vieux dessin. Décidée d’accomplir les dernières volontés de sa grand-mère adorée…Camille découvre  un testament très énigmatique, accompagné d’une lettre demandant de retrouver une certaine Renée Marin, dite Manée… mais Pourquoi ?

Cette quête de la vérité  l’amène à faire connaissance de l’amie de sa grand-mère, la pétillante, richissime et autoritaire Manée, la femme de la photo ancienne  ! S’en suit un périple allant du Pays basque à  Etretat, durant lequel Camille plonge dans les souvenirs de sa Mamie et de Manée, toutes deux enracinées dans le chaos de la Seconde Guerre mondiale. 
Camille et Maneé ne sont pas seule pour remonter le temps et parcourir la France, une fillette de 10 ans et une copine tout juste sortie de l’EHPAD participent à cette escapade !
Une merveilleuse histoire d’amitié lie les personnages principaux de ce roman… dans lequel on y découvre les ruses et les secrets de deux femmes prêtes à tout pour protéger leurs enfants !
Mais jusqu’où sont-elles allées ??? 
Ce roman palpitant porté par un quatuor cocasse et émouvant est un vrai régal !

En 1420, Gaston Van Coppenolle, un morgueux, c’est-à-dire un imagier chargé de faire le portrait de Godelieve de Sainte-Aldegonde, décédée, est missionné par Philippe Le Bon, régnant sur la Bourgogne, l’Artois et la Flandre, opposant des Armagnacs, aux environs de la ville de Furnes en Flandre maritime.
L’action se déroule dans la grande lagune marécageuse, au cœur du marias flamand, les Moëres, entre Saint-Omer, Furnes et Bruges. L’auteur Gérard Demarcq-Morin nous donne à découvrir un thriller sur fond de rumeurs, de rites occultes, des enfants mutilés et momifiés. Ceux qui connaissent cette région de watergangs s’y retrouveront !

J’ai bien aimé ce livre de Yan Botrel, récit romancé sur l’affaire Gouffé de la fin du 19ème siècle.
Au cœur de l’été 1889, débute une affaire rocambolesque -le meurtre d’un huissier- qui connaîtra pendant un an de multiples rebondissements dont la presse française se fera largement l'écho, y compris Emile Zola.
Si nous connaissons assez tôt qui est le meurtrier, ce qui est intéressant ce sont les rebondissements successifs qui tiennent en haleine le lecteur afin de savoir en fin de compte comment le crime s’est produit et qui en étaient les protagonistes.

J'ai dévoré ce livre, un roman qui traite d'un sujet que l'on a du mal à comprendre.: Les violences conjugales.
C'est un grand livre qui se voit et se ressent. L'auteure dresse un portrait très authentique de l'univers d'une femme sous l'emprise d'un homme violent. J'ai été surpris de l'irruption de scènes décrites sans ellipse qui contrastent avec le quotidien difficile mais feutré d'une Valentine si attachante.
Une grosse pensée pour toutes ces femmes battues. A lire absolument !

J’ai bien aimé ce livre qui nous transporte dans un autre monde :

• celui du Tibet et du Népal, à la culture, aux traditions et aux paysages si différents des nôtres.
• celui de l’émigration forcée et de la nécessité de s’adapter à un nouvel environnement pour survivre.

Difficile de se détacher de sa terre natale quand on a été contraint de la quitter pour fuir devant l’envahisseur et s’établir dans un autre pays - dans des conditions parfois inhumaines, de tout perdre, de tenter de se reconstruire et de rester attacher au souvenir de nos parents.

Une intrigue que je souhaite vous faire partager . . . Après avoir survécu à un terrible incendie en colonie de vacances, Théo, Maxime et Julien, 13 ans, se jurent une amitié indéfectible. Le premier juin 2009, le vol Rio-Paris s'écrase dans l'Atlantique.
Parmi les passagers, Marine, l'épouse de Théo et la mère de leur fille Julie.
Malgré la présence fidèle de Maxime et Julien, le jeune père de famille s'effondre. Très vite pourtant, des éléments troublants laissent planer un doute autour de la disparition . . . 

Justine, vingt et un ans, vit chez ses grands-parents avec son cousin Jules depuis la mort de leurs parents respectifs dans un accident. Justine est aide-soignante aux Hortensias, une maison de retraite, et aime par-dessus tout les personnes âgées. Notamment Hélène, centenaire, qui a toujours rêvé d'apprendre à lire. Les deux femmes se lient d’amitié, s'écoutent, se révèlent l'une à l'autre. Grâce à la résidente, Justine va peu à peu affronter les secrets de sa propre histoire. Un jour, un mystérieux « corbeau » sème le trouble dans la maison de retraite et fait une terrible révélation.
À la fois drôle et mélancolique, un roman d'amours passées, présentes, inavouées... éblouissantes.
Justine extorque peu à peu à la vieille dame de lourds secrets et finit par affronter ceux de sa propre famille.

J’ai bien aimé ce livres, mais il m’intéressait d'abord car il était écrit par Pierre LEMAITRE, bien connu par « au revoir là-haut ». Mais ce livre est un thrillerdonc à ne pas recommander aux âmes sensibles. "Qui connaît vraiment Alex ? Elle est belle. Excitante. Est-ce pour cela qu'on l'a enlevée, séquestrée et livrée à l'inimaginable ?. Alex qui ne pardonne rien, qui n'oublie rien ni personne".

 À la mort de François Valence, sa petite-fille Jordane a repris en main la destinée du Biloba, la bastide familiale en plein coeur des somptueux paysages de Camargue. Une saga familiale qui nous transporte au coeur de la Camargue avec ses chevaux , ses taureaux, ses paysages, ses corridas et ses traditions.
Jordane devenue la chef de famille à la mort de son grand-père va tout mettre en oeuvre pour sauver la Bastide familiale.

Magnifique livre !
Des mots sur les maux et . . . la vie !
"« Là où s’épanouit le jasmin se trouve la première clé. »
Tel est le dernier message laissé à Taline par Nona, sa grand-mère, qui l’a élevée, guidée, accompagnée à chaque étape de sa vie. Celle qui lui a appris à reconnaître tout un univers subtil d’odeurs de chèvrefeuille, d'amande, terre mouillée . . . 

Après la lecture de  "TOUT LE BLEU DU CIEL" du même auteur, je me suis précipité pour acheter ce livre tout autant passion-nant !
Ce que la vie prend, elle le redonne aussi.
Amande ne pensait pas que l'on pouvait avoir si mal. En se réfugiant dans une maison isolée en Auvergne pour vivre pleinement son chagrin, elle tombe par hasard sur les calendriers horticoles de l'ancienne propriétaire des lieux. Guidée par les annotations manuscrites de Madame HUGUES, Amande s'attelle à redonner vie au vieux jardin abandonné. 

La petite-fille de François Mauriac nous raconte l'histoire de sa famille, de sa jeunesse et de son enfance. Le récit commence en 1988 où le Père Deau entend une interview sur France Inter et c'est l'occasion des retrouvailles. Il vit désormais à Bordeaux et leurs rencontres successives vont se faire autour de l'ancienne propriété familiale de Malagar et de l'incontournable librairie Mollat, une des plus grandes librairies indépendantes de France. C'est presqu'un roman car l'histoire est vraie ! 

Lors d'un diner en famille, Adrien, qui vient de se faire plaquer, apprend qu'il doit prendre la parole au mariage de sa soeur. Entre le gratin dauphinois et les tentatives de discours toutes plus absurdes les une que les autres, il n'espère qu'une chose : que Sonia revienne.Un récit digne des meilleures comédies romantiques où l'on découvre un humour décalé. J'ai bien aimé ce livre dont voici un commentaire "Si vous n'éclatez de rire au premier chapitre, on ne ne peut plus rien pour vous". J'avoue ne pas avoir ri aux éclats, mais avoir eu le sourire aux lèvres tout au long de ma lecture.

L'individualisme est-il responsable des difficultés que traverse la société ?
Ce livre nous explique, d'une façon simple, l'évolution du comportement de nos concitoyens.
Pourquoi on ne dit plus : Bonjour Madame, Bonjour Monsieur, 
1980: c'est l'arrivée des supermarchés avec un boum de l'offre en tout genre !
2000: c'est l'internet qui nous offre des millions d'informations gratuites !
Et maintenant . . . 

Chez FUTOROPOLIS

Entre Grande Guerre et histoire locale, redécouvrez l'histoire de l'asile de Prémontré.
Comment pendant la Première Guerre Mondiale cette institution qui depuis 1121 accueille sans relâche des malades a changé "de propriétaires" sans pour cela renoncer à sa mission première à savoir protéger les hommes de leur folie meurtrière.
Mettant en avant des personnages dévoués, sincères et investis dans leur conviction, cette bande dessinée vous captivera.

Avec sa tête de premier de la classe, un physique de beau gosse, Thomas Pesquet nous fait rêver lorsque là haut il partage sa vue de notre planète bleue.
Lui il rêve de rejoindre les pas de Armstrong, Aldrin, Collins qui en 1969 ont marché sur la Lune et il rêve aussi d'un départ vers Mars.
Une intelligence et une volonté pendant ses 7 ans d'entraînement pour être de la navette spatiale.
A-t-il peur ? Pourquoi il fait ça ?
Qu'en pense sa famille ?
Cette bande dessinée nous emmène avec lui dont le bureau est une fusée.p
Et que dire des tests médicaux humiliants...Tintin n'a pas eu tout cela.
Que dire des 5 ou 7 langues qu'il parle couramment.
Est-ce qu il a envie de se lever et de bosser 14 h par jour ?
C'est sa vie qu'il nous dessine dans ce livre...en fait c'est notre petit Prince !

Recueillant les confessions de Jo Péraldi, patriote et activiste corse, le journaliste Frédéric Ploquin nous rappelle que la Corse n’est pas seulement une île paradisiaque mais aussi une terre prête à s’enflammer à la moindre étincelle quand les intérêts de ceux qui la défendent semblent menacés.
Que l’on partage ou non les engagements de Jo Péraldi, pilier du FLNC, ce dernier nous donne un éclairage particulier des événements qui ont secoué la Corse, éclairage qui mérite d’être porté à notre connaissance.

Germaine TILLION repose au Panthéon depuis le 27 mai 2015.
Elle a la reconnaissance de la Nation comme les Hommes et les Femmes  qui l’entourent.
Mais au-delà de la médiatisation autour de ses travaux d’ethnologue-anthropologue, de sa description du système concentration nazie, de son alerte contre la torture durant le conflit franco-algérien …..
Combien savent qui elle était réellement et ce qui fut le moteur de son action ?
Le mérite de Lorraine de Meaux, agrégée en histoire contemporaine, est  de nous faire découvrir son parcours de vie toujours orienté vers la résistance, la résistance face à l’injustice.

Le style est simple et haletant ! Thomas PESQUET nous fait partager ses rêves et ses efforts pour devenir astronaute.

Au travers de son récit tout semble simple facile, mais loin de là !
Nous avons le sentiment d’être avec lui à chaque instant, tout le long de ce parcours périlleux et merveilleux à bord de l’ISS.
Nul doute que ce récit autobiographique puisse générer des vocations auprès d’un jeune public.

Sous couvert d’une enquête policière que mène un vieil inspecteur proche de la retraite et revenu de toutes ses illusions, Boualem Sansal se livre dans ce roman à une critique virulente contre l’Algérie des islamistes et du FLN.
La situation est telle que l’ouvrier agricole parti travailler en France, de retour au pays trente ans après l’indépendance, ne reconnaît plus rien au point de se dire « J’ai laissé un paradis je retrouve un enfer ».
Le style de Boualem Sansal est à la fois brutal, violent, puissant et coloré parfois désarmant.
Par son écriture l’auteur exprime toute son amertume et son désenchantement.
Ancien haut fonctionnaire algérien, écrivain franco-algérien, Boualem Sansal, de retour au pays fin 2024, a été arrêté et emprisonné dès qu’il posa le pied sur le sol de son pays.

La guerre présente toujours de multiples visages. Et nous avons une tendance naturelle à privilégier l’un ou l’autre selon l’engagement que nous y avons pris.
Mouloud Mammeri, écrivain, linguiste et anthropologue, nous éclaire sur les réalités de cette guerre vécue par la population d’un village de montagne de Kabylie.
Réalités diversement vécues selon que les personnages, déchirés entre le FLN et l’armée françaises, étaient mus par la peur, la passivité, l’intérêt ou la conviction.
Un livre qui mérite notre attention pour mieux comprendre cette période douloureuse de la guerre d’Algérie.

L’Histoire repose sur des faits. N’en déplaise à ceux qui se construisent une histoire mémorielle pour asseoir leur légitimité et leur pouvoir. Mais les faits sont têtus. Tôt ou tard les Peuples se lèvent pour réclamer la Vérité, tôt ou tard des chercheurs, des historiens exploitent des sources - jusqu’alors inédites - en toute objectivité.
C’est ce qu’a entrepris l’auteur de ce livre – Emmanuel Alcaraz, docteur en histoire, chercheur associé à l’Institut de recherche sur le Maghreb contemporain au CNRS et Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères -pour nous narrer l’Histoire de l’Algérie dans une démarche innovante.

Enfant, j’étais toujours fasciné par le monument situé à l’entrée de l’avenue qui mène à la plage de Calais. Ce monument étonne encore aujourd’hui par sa conception.

Un de mes oncles issu d’une famille des marins m’avait alors expliqué qu’il s’agissait d’un monument à la mémoire des marins qui ont péri lors du naufrage du sous-marin  « Pluviôse » harponné à la sortie du port par le ferry « Pas de Calais » qui faisait route vers l’Angleterre.
J’ai retrouvé dans ce livre tous les détails de cette tragédie et de nombreuses images.
«  La disparition tragique du Pluviôse provoqua une immense  vague d’émotion à travers le monde entier…. Que reste-t-il aujourd’hui de ce drame maritime dans notre mémoire collective?» Roland Biguenet . Chercheur et historien.

J’ai bien aimé ce livre de l’historien Christophe LUCAND qui a fait la « Une » du journal l’Union et réagir les maisons de Champagne et le Comité interprofessionnel des vins de Champagne, par sa description des mécanismes qui ont contribué au pillage des caves françaises sous l’Occupation.
Comme le dit l’auteur cette histoire « est celle d’une tragédie….. , d’un étourdissement,   d’un vertige et d’une chute qui emportèrent toutes les consciences vendues à qui le voulait, dans une soif de profits obscènes où la fin justifie tous les moyens ».
Mai 1940. La France succombe, son vin aussi. Aussitôt nommés par l'administration d'occupation, les «  Weinführer  », délégués officiels dans les vignobles de Bordeaux, de Bourgogne, de Champagne et de Cognac s’emparent, avec la complicité de nombreux professionnels français, du «  plus précieux des trésors de France  », selon les mots d’Hermann Göring, qui a très tôt associé sa voracité pour les œuvres d’art à une soif inextinguible des plus grands nectars français.
Bâti sur des sources exceptionnelles, fonds économiques et judiciaires, archives et documents privés, ce passionnant et exhaustif Vin des nazis révèle comment, au cœur des plus grands vignobles, sur les tables des grands restaurants et des palaces parisiens, la défaite française a vite été noyée dans le vin, grisant les collaborateurs sans scrupules, les brasseurs d’affaires véreux, jusqu’aux pires criminels reconvertis dans la Gestapo française, dont l’équipe Bonny-Lafont. En spoliant les vignobles français pour alimenter la mondanité nazie mais aussi pour soutenir l’effort de guerre du III^e  Reich, les occupants ont détourné des volumes colossaux, de grands crus au vin ordinaire, provoquant une pénurie inédite, un rationnement brutal et une hausse vertigineuse des prix touchant l’ensemble de la population, à une époque où le vin était un élément capital de la vie quotidienne.
De personnalités éminentes, dirigeants de prestigieuses maisons, s’insinuent dans ce cambriolage à l’échelle d’une nation : Henri Leroy, propriétaire de la Romanée-Conti en Bourgogne et producteur d’alcools de vin pour les carburants du Reich, Melchior de Polignac, propriétaire de la maison Pommery et cofondateur du groupe «  Collaboration  », ou Louis.

De quelle Arménie parle-ton ? Peuple de montagnards, mais de plus en plus citadins et fort d’une importante diaspora, les Arméniens du monde entier peinent à se reconnaître dans une Arménie aux  frontières étriquées d’aujourd’hui, internationalement reconnues, mais qui ne constitue qu’un fragment résiduel de l’Arménie antique.
Depuis son indépendance en 1991, l’Arménie vis en permanence dans un état de guerre non déclaré avec l’Azerbaïdjan , son voisin soutenu par la Turquie pour le contrôle de Haut Karabagh. Ayant naïvement cru en 2020 que la Russie mettrait une nouvelle fois un terme à la guerre éclair, déclenchée par l’Azerbaïdjan, les Arméniens ont été violemment confrontés à la réalité.
Un an après le désastre, la question du présent et de l’avenir de l’Etat arménien se pose toujours. 
Tigrane Yégavian, auteur de ce livre, nous offre une analyse critique de l’histoire arménienne, précise les contours du paradoxe arménien et indique les défis auxquels le peuple doit faire face pour assurer sa survie.

Nous avions une vingtaine d’années en 1970 ! La belle époque ! En apparence…. Mais en réalité ? Avec les révélations de Franz-Olivier Giesbert nous perdons toutes nos illusions, si quelque fois il nous en restait, sur le monde de la politique et de ceux qui la conduisent. La lecture de ce livre édifiant et . . . succulent, amène deux questions: 
- Avons-nous fait l’Histoire ou étions nous de simples figurants somnambules, voire des dupes errants ?
- Quand l’Histoire nous appartiendra de nouveau réellement ? Que pouvons-nous espérer à l’avenir ?

Un mystère la Russie ? Pourquoi la Russie nous obsède ? Le problème russe : une Russie qui nous fait peur de ses peurs ?
JF Colosimo explore au fil des siècles les ressorts qui font de la Russie ce qu’elle est : le Peuple, l’Etat (régimes et dirigeants), la Religion (l’orthodoxie), son oscillation entre l’Occident et l’Orient slave.
Un livre pas facile, tant est riche la culture de l’auteur, mais un livre fondamental pour comprendre la Russie d’aujourd’hui.

Marc Endeweld, journaliste d’investigation, enquête sur les dessous du conflit russo-ukrainien. Alors que l’ensemble des media avaient ressorti des placards les vieux démons pour nous expliquer les raisons de cette guerre, l’auteur nous donne les clés pour comprendre comment on est arrivé à une telle extrémité au cœur de l’Europe. Les réponses de V. Poutine aux sanctions des Occidentaux apportent désormais la preuve de ce qu’il avait décelé : il s’agit avant tout d’une guerre énergétique doublée d’une guerre stratégique et économique dans laquelle les Occidentaux étaient insidieusement engagés 

Analyse sur les guerres stratégiques, énergétiques et économiques qui se jouent en coulisses du conflit entre l'Ukraine et la Russie débuté en février 2022. L'auteur montre que l'énergie est devenue une arme et que les Etats-Unis, la Chine et la Russie s'affrontent sur l'échiquier mondial du nucléaire.
Depuis le début de la guerre russo-ukrainienne, les commentateurs se perdent en conjectures : Poutine est-il devenu fou ? Pourquoi avoir risqué une telle « blitzkrieg », dont l'issue apparaît si incertaine ? Aujourd'hui, l'émotion sature le discours médiatique, et masque les guerres secrètes qui se déroulent en coulisses du théâtre des opérations ukrainien. Dans un monde entré dans une nouvelle guerre froide, où l'énergie devient une véritable arme, les États-Unis, la Chine et la Russie jouent tous, à travers ce conflit, leur partition sur l'échiquier mondial du nucléaire. Et du fait de son désintérêt pour les questions de sécurité collective et de ses engagements oubliés, la France, comme les autres pays européens, est devenue un simple pion.

J’ai bien aimé ces deux « pavés » de Georges Nivat en ce sens qu’ils m’ont permis de mieux appréhender le peuple russe à la recherche de sa mémoire, toujours construite car sous l’emprise de  l’Etat, du Pouvoir, et de l’Eglise et écartelée entre l’Orient et l’Occident.
« Pour liquider les peuples, on commence par leur enlever leur mémoire. On détruit leurs livres, leur culture, leur histoire. Puis quelqu'un d'autre écrit d'autres livres, leur donne une autre culture, leur invente une autre histoire. Ensuite, le peuple commence lentement à oublier ce qu'il est et ce qu'il était. Et le monde autour de lui l'oublie encore plus vite ».  Milan KUNDERA . « En Russie, où la réforme des recherches historiennes ne fait que commencer, l'historiographie russe reste encore dominée par les grandes problématiques de l'opposition Occident/ Russie, ou encore slavophiles/occidentalistes, c'est-à-dire toujours idéologisée.
Le "récit historique russe" naquit au début du XIXe siècle, avec Nicolaï Karamzine. Il est étayé par "l'invention" des Antiquités russes, la série des Chroniques commencée sous Nicolas Ier et poursuivie aujourd'hui, les lettres écrites sur écorce de bouleaux découvertes depuis 1951 dans les fouilles de Novgorod.Peinture et musique russes ont grandement contribué à ce récit et sont donc amplement traitées, tout comme l'histoire de l'Église et du sentiment religieux.
Le mythe dominant est celui de Pierre le Grand, on verra combien le premier empereur prit soin de le forger lui-même. Mais il y en a bien d'autres : celui de la révolte russe (Stenka Razine, Pougatchov, les décembristes, Octobre 1917), ou "Moscou Troisième Rome". Le corps embaumé de Lénine, la silhouette de Staline réapparue aujourd'hui témoignent des soubresauts de cette mythologie.
La richesse et la grandeur impressionnantes de cette mémoire se conjuguent avec les crises d'amnésie et d'hypermnésie. Autant de paradoxes plus actuels que jamais pour comprendre la Russie. »

Bruno Halioua est médecin spécialisé dans les pathologies infectieuses, tropicales, cliniques et biologiques, chargé de cours d'histoire de la médecine à l'université Paris IV-Sorbonne.
Il est l’auteur de nombreux ouvrages liés à la seconde guerre mondiale, dont celui-ci « Leur seconde guerre mondiale » construit à partir cette question posée aux artistes, aux intellectuels, aux politiques, aux comédiens, aux écrivains et aux personnalités qui ont marqué nos mémoires depuis 1945 : "Où étiez-vous pendant la guerre ? ".
Il nous offre ainsi non seulement une chronologie des événements, mais aussi une foule d'histoires méconnues qui sont aussi celles de chacun des quarante millions de Français qui ont vécu l'Occupation. De Jacques Chirac à Pierre Bellemare en passant par Barbara et Françoise Sagan ou Romain Gary, et de nombreux autres, Bruno Halioua nous donne les clés pour comprendre à quel point la guerre a marqué leur vie... et la nôtre.

L'auteur nous narre l’histoire d’une femme exceptionnelle, méconnue et contreversée, Alexandra Kollontaï.

Qui était-elle réellement ?
D’origine aristocratique, née en 1872 à Saint-Petersbourg, elle reçoit une éducation soignée et polyglotte. Hantée par le retard et la misère de la société russe, indignée par les privilèges détenus par une petite minorité, elle prend fait et cause pour la Révolution dès 1905 et devient une militante politique socialiste, communiste. Elle côtoie Lénine, Trosky et Staline. Elle fait partie du premier gouvernement de Lénine comme commissaire du Peuple.  Elle deviendra l'une des premières femmes diplomates du XX^e siècle élevée au rang d’ambassadrice. 
Tout le long de sa carrière, elle défend la cause des femmes et revendique de mener sa vie, notamment amoureuse, comme elle l’entend. Son activité témoigne d’un engagement et d’un dévouement total et durable à la cause de la révolution et à son pays.
La peur d’être rejetée par le Parti, source pour elle de puissance créatrice dans la construction du socialisme lui fait accepter bon gré mal gré la disparition d’anciens compagnons de lutte -victimes des purges staliniennes-  qui lui furent proches et surtout ceux avec lesquels elle a partagé sa vie.
En 1945, sa carrière s’achève et elle s’éteint en 1952 à Moscou après avoir publié ses Mémoires.

L'auteur nous offre une riche et passionnante biographie de Henri IV, loin des clichés scolaires encore présents dans nos mémoires.
Ce qui frappe dans cet ouvrage très documenté c’est  sans nul doute le remarquable bon sens, teinté d’un opportunisme gascon, les facultés d’organisation, l’esprit de bâtisseur, la connaissance des hommes de ce monarque qui sut, malgré les huit guerres de religions, les tensions diverses,  agréger autour de lui différentes composantes pour constituer peu à peu ce qui deviendra à terme le grand Royaume de France et qui fit entrer notre pays dans la modernité - de la centralisation de l’Etat au souci de bâtir une Europe intégrant la Russie avec une armée européenne pour préserver la Paix.

Un récit original et une démonstration éblouissante

1916, l’année où la guerre aurait dû s’achever
J’ai aimé ce livre. Benoît CHENU, à partir de l’exploitation de la correspondance du Général de Castelnau, chef d’Etat-major des Armées en 1916, deuxième personnage du haut commandement français, directement associé à tous les événements de l’époque, restitue l’historiographie des événements tels qu’ils auraient dû nous être enseignés.

« ….. le 3 juillet 1916, au sud de la Somme, la percée française n’a pas été exploitée….. Les nombreuses erreurs commises par des responsables politiques et militaires alliés les ont incités après guerre à éluder cet épisode. Le seul qui aurait pu le replacer dans un contexte d’ensemble en lui restituant toute son importance, le général de Castelnau, s’est tu. Le fait d’avoir raison sans pouvoir se faire entendre l’a muré dans un silence qu’aucun historien n’est venu troubler….. Il est temps que la France passe de la mémoire à l’histoire. » Benoît CHENU

Par le biais de la biographie de deux moines nestoriens, Çauma et Marcos, rédigée au XIVè siècle et d’une documentation très riche, l’auteur nous invite non seulement à suivre l’itinéraire de ces deux moines, mais nous immerge également dans l’histoire de cette période qui va de 1155, naissance de Témoudjin (qui deviendra Gengis Khan),  à 1324, date de la mort de Marco Polo.
Ce qui est palpitant dans ce roman historique c’est de voir comment s’est élaborée la grande Histoire : comment et pourquoi un empire, l’empire mongol, qui dominait l’Asie de la Chine à la Syrie s’est construit et a pu s’éteindre, comment ceux que nous qualifions de barbares pouvaient à la fois être cruels pour imposer leur domination et tolérants envers ceux qui ne partageaient pas la même religion, comment et pourquoi des tentatives d’alliance avec des souverains européens pour faire barrage aux Mamelouks ont pu échouer et favoriser de ce fait l’implantation et l’expansion du monde musulman, comment et pourquoi les églises d’Orient et d’Occident n’ont pu s’entendre et se réunifier. 
L’intérêt de ce livre repose aussi sur l’interaction entre l’Histoire de la Mongolie, de la Chine, de l’Asie centrale et de l’Europe, interaction qui a façonné le monde d’aujourd’hui. Nous ne pouvons pas ne pas penser à l’Histoire récente, aux relations que nous avons avec le Moyen et l’Extrême Orient et à nos responsabilités d’hier qu’il nous convient assumer. 

Carnet d’un officier de l’armée ottomane. Ce récit s’articule autour de la traduction d’un carnet retrouvé dans les archives familiales du narrateur qui retrace les interrogations d’un des acteurs du crime collectif où tous les événements et les personnages rencontrés ou cités sont réels. Le capitaine de l’armée ottomane Azil KEMAL est marié à Enza, une Arménienne. En 1915, il reçoit l’ordre de procéder à l’extermination des Arméniens des villages de la région d’Erzeroum. Son engagement et ses actes l’obligeront à se séparer de son épouse. Pour les férus d’histoire moderne, ces deux livres sont un témoignage fort sur une réalité que certains s’attachent encore à occulter.